PEINTURES

Peintures préférées

INTÉRIEUR PAISIBLE
Le jour ivre Floraison et collation Le long bain du quotidien Et cette table devenue cloison Le malaise et le cliquetis terne de toujours L’horloge dandinant dans le silence La douce furie des jours sans Les veines quand elles deveinent Des rancœurs âpres échangées entre deux regards Que de regrets au goût de sang Des fruits, deux verres et tout l’hiver
Le texte écrit par Abdel Ilah Jorio
JUSTICE
Ça sent le bal noir des soutanes Le calme froid et les perquisitions Ça sent le poids de la couleur et tant de solitudes Le cortège des âmes effacées et froissées Des lueurs confinées dans le secret Des senteurs et des mots verrouillés, une charge vermoulue Un beau cortège placide de blouses noires Des couleurs et des regards ayant soif du large Des tons circonspects et des libertés surveillées Des juges sous contrôle et des lobbies
Le texte écrit par Abdel Ilah Jorio
RENCONTRE
Les couleurs usent Les formes rusent C’est l’incendie avant le flamenco L’instant précédant le flot de mouvements L’éclosion rageuse des tons De la rage savante du corps Quand il se déploie en sphères Pour repousser les murs Les purger de tant d’oubli Réécriture d’une histoire non dite Renverser un paysage du seul son d’un nom absent Les couleurs fusent Entonnent des chants ouverts Des corps diserts Mon regard figé Se colorient mes tourments
Le texte écrit par Abdel Ilah Jorio
Refuge
Femme en rouge
Silence mat, port plat
Marche dithyrambique et diserte
Des formes comme des sondes
Secrets qui traînent
Énigme ou signes ?
Mon regard m’interroge et me saigne
Comme dans un bal muet, des masques découverts
Cœurs en travers, vers sans les mots
L’intrigue se fige de chaque côté de la rue
Bercée par l’architecture, par un malaise rampant
Jetant des nuances ocres étranges
Sur ces lignes qui ne reconnaissent plus leur râle
Femme en rouge, fait rare
Mes doigts froissent le silence
Et renient mon être devenu hagard
Rouge réveille les démons
Une femme passe et brûle le sang, les sons
Plane sur mon front une tristesse sans nom
Le texte écrit par Abdel Ilah Jorio